Certains développeurs Web et propriétaires de site décident d’intégrer ce type de menu dans leur interface web, croyant ainsi améliorer l’ergonomie et l’accessibilité.
Cela fonctionne bien dans les meilleurs des cas, mais que se passe-t-il réellement du côté des internautes ?
- qui ont des problèmes de mobilité (handicaps moteurs ou effets liés à l'âge) ;
- qui ont un déficit cognitif ou intellectuel (concentration, compréhension, mémoire, perception...);
- qui sont malvoyants ;
- qui utilisent une configuration matérielle ou logicielle particulière ;
- ou toute autre situation (débutants, personnes agées, enfants...)
Problèmes de mobilité
Il est plus difficile pour les personnes rencontrant des problèmes de mobilité d’enchaîner un pointage, une prise de focus (focalisation) et un déplacement dans la zone qui se déroule.
N'oublions pas les problèmes liés aux effets de l'âge (tremblement) et les problèmes psycho-moteurs. La précision du geste peut être trop insuffisante et refermer accidentellement un sous-menu avant même que le choix du lien n'ait été effectué.
Déficits cognitifs ou intellectuels
Le fonctionnement d'un menu déroulant (survol, ouverture du sous-menu, survol de la sous-liste, clic) peut poser des problèmes de compréhension et de maîtrise.
Dans certains cas il faudra que l'utilisateur "réapprenne" le mécanisme de fonctionnement à chaque nouvelle action.
Pour les internautes en déficits de concentration et de mémoire, les problèmes seront liés à la perception de la structure globale du menu.
Malvoyants
Certains malvoyants utilisent un outil pour zoomer le contenu de la page. L’espace d'affichage du sous-menu s'avère donc limité. Dans la plupart des cas, ces personnes devront alors descendre dans la page pour voir l’ensemble des éléments du sous-menu et là, le focus du lien sera perdu et le sous-menu se refermera automatiquement, laissant l’utilisateur dans une situation très désagréable, voire frustrante, de navigation impossible.
Débutants sur le Web
Beaucoup de personnes qui débutent sur le web ne repèrent pas du tout ce type de navigation peu intuitif.
La principale raison pour laquelle les concepteurs de certains sites croient que les menus déroulants apportent un plus à l'utilisateur est liée à l'usage massivement répandu de cette technique dans les logiciels que tout le monde utilise au bureau. Ils présupposent que cette analogie facilitera l'usage des sites ainsi équipés. Bien à tort ! Tout d'abord, on notera qu'un utilisateur a en général besoin d'une formation ou de nombreux tâtonnements pour comprendre un logiciel inconnu. D'autre part, s'il a installé le logiciel, c'est avec une certaine motivation, et l'envie de passer le temps nécessaire pour en exploiter les possibilités qui l'intéressent. Sur le web, le temps que l'internaute est prêt à passer pour comprendre le fonctionnement d'un site est proche de zéro : soit le site est immédiatement intuitif, soit une importante proportion d'utilisateurs va voir ailleurs. [1]
Configuration particulière
D’un utilisateur à l’autre, la taille des caractères du navigateur, la résolution d’écran et la taille de la fenêtre du navigateur peuvent varier. Il est donc fort probable que pour une frange importante de la population, une partie des sous-menus ne soient pas visibles à l’écran sans dérouler la page ; en déroulant la page, le focus du lien est perdu et le sous-menu se referme.
Conclusion
Il n'est pas interdit d'utiliser les menus en cascade, mais il est fortement recommandé de bien réfléchir sur la pertinence réelle de la mise en place de ce type de navigation. Surtout, n'utilisez jamais plus d'un niveau (menu > sous-menu). Assurez-vous également que les éléments du menu qui déroulent soient facilement identifiables par l'utilisateur, afin qu'il ne les confonde pas avec d'autres éléments qui ne déroulent pas.
Notes
[1] Citation de l'intéressant article de Vincent Bénard "Navigation hypertexte classique contre menus déroulants DHTML : la victoire de la simplicité". (date de 2001)